La recherche de couleur ne s’arrête pas qu’aux objets anciens. Sinopie a développé depuis de nombreuses années une riche connaissance dans le domaine de l’architecture moderne.
Nous pensons que l’architecture et sa mise en couleur originelle sont indissociables, et qu’il faut assurer dans la mesure du possible la conservation des éléments architecturaux en place depuis l'édification, tout en respectant ou reconstituant la mise en couleur initiale choisie par l’architecte concepteur.
Chaque bâtiment a été conçu comme un ensemble cohérent avec un choix précis et déterminé de matériaux et de couleurs réfléchies. L’absence de réflexion dans la rénovation d’un bâtiment peut amener à des modifications des plus diverses et parfois trop hétérogènes dans le choix notamment des teintes, des matériaux et des compositions. Des transformations parfois lourdes et irréversibles endommagent même la vision première de l’architecte concepteur.
Les divers services de sauvegarde des patrimoines cantonaux et des bureaux d’architectes devant s’occuper de la rénovation de certains bâtiments modernes font appel à nos services pour mieux comprendre les phases décoratives et plus précisément la chronologie des couleurs appliquées au fil du temps contre des éléments architecturaux comme le béton, les crépis ciment, la métallerie, le bois, et retrouver les couleurs originelles qui forment un ensemble cohérent décidé à l’époque par l’architecte du bâtiment. Nos sondages in situ sont complétés au besoin par une recherche iconographique et historique dans les divers services ou archives privées ou publiques, pour étayer nos conclusions.
Sinopie a également collaboré avec Jean-François Dedominici de Nuances Minérales à la recherche de formules des couleurs de l’appartement-atelier du Corbusier à Paris.
Quelques exemples de bâtiments dont nous nous sommes occupés:
Jean Prouvé : la Buvette d’Evian
Marc-Joseph Saugey : Terreaux-Cornavin (1950-1955), Miremont-Le-Crêt (1954), Mont-Blanc Centre et Le Plaza (1952-1954) ; Chantepoulet 5 (1962), Genève
Georges Addor : Tours du Lignon, Vernier (1966), rue Vaudagne 84-92, Meyrin (1960), institut Battelle, Genève
JacquesFavarger : édicule de Montriond, Lausanne (1917)
Honnegger : Square Montchoisy 52-54-56 (1927), Devin-du-Village 8-10 (1953-1957), Baulacre 5-11 (1952), Genève
Jean-MarcLamunière : anciennes imprimeries Mayer & Soutter, Renens, Tour de la Vendée, Petit-Lançy (1961)
Le Corbusier: La Clarté, Genève, la Villa le Lac, Corseaux ( avec participation au nuancier avec Entrée en Matière)
Baud & Hoguer : garage Ford, av. de Morges 145 (1913)
Pierre Braillard : Parc Château Banquet, Genève (1953)
Marcel Bussy : Square Av. de France 34-42 Lausanne (1933-1934)
Georges Candilis et Arthur Bugna : ch des Vergers 3 école française (1961)
Jean-Louis Cayla et Henri Gampert : quai Ernest Ansermet 12 (1930), rue du Léman 14 (1936-1937)
Jacques Cornaz : Villa Fraidieu (av Général-Guisan 71) (1938)
Jacques Dumas : centre universitaire catholique bd de Grançy 29-31, Lausanne (1961)
Louis Dumas : église Ste-Thérèse Clarens (1960)
Georges Epitaux : maison Epitaux, ch. des Ramiers 18, Pully (1906), Maternité CHUV (1913), Les Marroniers à Lutry (1905), maison du directeur Marcelin Morges (1921-1923), rue des Peupliers (17 ?) Pully ( ?), rue des Fauconnières 7 Lausanne (1907), Ch. des Clos 47, Renens (1905), av Montchoisi 14 Lausanne (1913)
Jacques Felber : maison Corthésy, ch. Pierrefleur 18, Lausanne (1956)
Walter Förderer et Franz Amstein (Steiger Partner AG) : les Avanchets, Genève (1975)
André Gaillard : route de St-Julien 110, Plan-les-Ouates (1960-1963)
Frédéric Gillard & Godet : temple de la Sallaz (1939), av. Morges, 13, 15, 61, 115, 117 (Prélaz, 1921)
Arnold Hoechel et Henry Minner : rte du Chêne 102 (1932)
Fernand Kurz : ateliers de constructions mécanique de Vevey (1919)
Alphonse Laverrière et Charles Thévenaz : Villa Treyblanc Lausanne (1930), gare de Lausanne (1911-1916)
Ferdinand Meyrat : cité Bourg-Neuf, ch. de Longeraie 7, Lausanne (1951-52)
Eugène Okolski : av E.-Dapples 9-15 Lausanne (1925)
Marius Pache et Louis Roux : ave. de Langallerie 4, Lausanne (1948)
Georges Peloux et Maxime de Rham : Rue Dassier 11 – maison de Paroisse – (1920)
Paul Perrin % Fils : rue Lamartine 30, Genève (1933)
Peyrot & Bourrit : rue des Allobroges 17-25 (1933)
Marc Piccard : Gymnase du Belvédère Lausanne (1954)
Alberto Sartoris : Cinema Rex, Vevey (1933), Hotel de Lavaux ( 1965)
Alphonse Schorp : Grand-Rue 34, Montreux (1929)
René Schwertz : 13, pl. du 1e août, Grand-Lançy (1961)
Flora Steiger-Crawford, Rudolph Steiger, Anrold Itten et Otto Senne, Crans-Montana, Hôtel Bella-Lui (1929)
Conrad Vetterli : Rue de Miléant 3-5 (1934-1935)
Zanelli : Rue Hoffmann 1 , Genève
Extrait tiré de l’exposition Bauhaus au MUDAC à Lausanne
20 septembre 2018 - 6 janvier 2019
« Matériau et couleur
Contrairement à un cliché largement répandu, les modernes - y compris le Bauhaus - ne voyaient pas tout en blanc. Au contraire, l’un de leurs grands mérites est d’avoir abordé la couleur sous toutes ses facettes. Celle-ci n’est pas considérée comme un élément décoratif, mais comme un moyen de façonner l’espace et donc comme un « instrument » qui joue sur le bien-être physique et psychologique. Ainsi, la couleur était une composante importante de la conception globale d’un bâtiment. Les colorations à l’intérieur des pièces et sur les murs extérieurs devaient souligner l’architecture, mais aussi la dépasser en créant de nouveaux espaces de couleur. Certes, le Bauhaus n’a pas développé sa propre approche en la matière, s’appuyant sur des concepts existants comme le traité des couleurs de Goethe ou la théorie mathématique des couleurs de Wilhelm Ostwald. Celles-ci étaient non seulement étudiées pendant les cours théoriques et appliquées pendant les cours de peinture libre, mais elles étaient aussi mises en pratique lors de la création des pièces intérieures, de tissus ou de papiers peints qui ont valu à l’entreprise Rasch un certain succès économique ».