La restauration d'art inclut l’ensemble des actions directement entreprises sur un bien culturel en état stable, ayant pour objectif d’en améliorer l’appréciation, la compréhension (lecture), la présentation et l’usage. Elle se fonde sur le respect de l’œuvre et en rétablit l’apparence.
L’intervention doit être aussi limitée que possible et effectuée en utilisant des matières réversibles ou pour le moins d’innocuité reconnue en regard des matériaux de l’œuvre à restaurer.
Ces travaux ont souvent une incidence sur l’aspect et un caractère esthétique. Les travaux de mise en valeur améliorent la visibilité de l’œuvre, qui rappelons-le a été essentiellement conçue pour être regardée, admirée, ou pour servir à des dévotions (patrimoine religieux). Ces opérations ne sont donc pas essentielles pour la longévité de l’œuvre. Elles se justifient pour des objets encore en usage (religieux ou profane), ce qui n’est pas le cas d’objets mis dans des réserves de musées. Les travaux de restauration comprennent par exemple le décrassage, ou l’allègement d’un vernis oxydé et jauni, ainsi que les colmatages et les intégrations chromatiques des lacunes de la pellicule picturale. Il existe de nombreux niveaux d’intervention, qui se définissent au cas par cas suivant le type d’objet d’art. Dans certains cas, les altérations peuvent être maintenues et présentées, car elles résultent d’un fait historique marquant. De même quand les manques sont trop importants et que l’objet n’est plus qu’un fragment ou un témoin rescapé. Les notions d’authenticité comme celle de témoin sont primordiales. Globalement, les travaux du conservateur-restaurateur d’art se doivent de demeurer modestes et réversibles.
Toute mesure prise, ou action menée, découle d’un processus décisionnel interdisciplinaire, incluant la documentation et la recherche (historique, histoire de l’art, scientifique ou technique) en tenant compte des contextes passés, présents et futurs (prévisibles) du bien culturel.
Il arrive que le travail de restauration d’un bien décoratif fortement lacunaire puisse être poursuivi par un travail de restitution ou une reconstitution douce pour lui redonner sa cohérence d’ensemble.
Une fois terminée toute restauration nécessite un suivi et des contrôles échelonnés dans le temps. Le conservateur-restaurateur repère rapidement une anomalie, une altération et pose un diagnostic au besoin accompagné d’une proposition d’intervention.